ENTRE POÉSIE ET PEINTURE (extrait de F.A.I n°16 - 1995- interview N.Sambot/P.Prat)
NS : Vous écrivez depuis toujours, et particulièrement des textes elliptiques qui se situent dans l’instantané, l’éphémère, le non-dit à la manière de haïkus. Quel rapport établissez-vous entre écriture et peinture ? En quoi l’Orient s’inscrit-il dans votre quête ?
PP : Effectivement je travaille depuis quatre ans sur une série de poèmes très courts inspirés de haïkus où « les mots s’arrêtent, mais leur signification continue.
» C’est cette résonance poétique qui me fait passer du crayon au pinceau. Au japon et en Chine, écriture et peinture sont solidaires et issues d’un même outil : le pinceau.
Je n’illustre pas le texte mais se crée, en parallèle et dans sa continuité, une autre forme de langage : la peinture. Je me situe dans cette tradition
extrême-orientale qui ne marque qu’une frontière ténue entre poésie, calligraphie et peinture.
"L’écriture est au cœur de la démarche de l'artiste et en constitue le fondement.
Pour Prika Prat l'écriture poétique trouve son équivalence dans l'expression picturale. Aussi chaque œuvre s'appréhende-t-elle comme écriture. Mots transposés en
image, retour à l'écrit, va et vient du mot et de l'image. Résonnances."
(Mises à jour octobre 2020)